* "Le dosage de la PSA n'a qu'un intérêt limité, martèle... le découvreur de la PSA
L'analyse systématique du taux de PSA (Prostate Specific Antigen) à titre de dépistage du cancer de la prostate n'a de sens ni au plan médical, ni au plan économique, indique le professeur Richard J. Ablin . Difficile de ne pas faire cas de l'opinion de ce médecin et chercheur américain : c'est tout simplement lui qui a découvert le fameux antigène de la prostate en 1970.
3 milliards de dollars: c'est le coût annuel du dépistage par dosage de la PSA aux Etats-Unis, alors que cette méthode ne détecte efficacement que 3,8% des cancers de la prostate (un taux toutefois supérieur au dépistage par toucher rectal). De plus, le dépistage amène à traiter, y compris par ablation de la prostate, des cancers qui seraient restés asymptomatiques pendant des années.
Richard Ablin explique que le PSA n'est pas directement un marqueur du cancer, mais de l'activité de la prostate. Stricto sensu, le taux de PSA ne détecte pas le cancer et, de plus, ne permet pas de distinguer entre les formes graves et celles qui n'évolueront que très tardivement, souvent au-delà de l'espérance de vie des patients. Dans le meilleur des cas, la PSA est un marqueur très incertain : de nombreux facteurs (pris d'un anti-inflammatoire, activité sexuelle, action mécanique sur la glande prostatique…) peuvent pousser à la hausse le taux sanguin, et inversement des cancers peuvent évoluer alors que le taux demeure faible.
Pour Richard Ablin, le dosage de la PSA reste intéressant dans certains cas : pour les patients ayant des antécédents familiaux, ou pour contrôler un éventuelle rechute chez des hommes déjà soignés. Mais cela ne justifie pas de tester la totalité des plus de 50 ans, avec le risque de sur-diagnostic et de sur-traitement. Le praticien dénonce le lobbying de "ceux qui sont appelés à tirer profit" d'un tel marché.
Il y a quelques jours, la puissante American Cancer Society a d'ailleurs rejoint la position de M. Ablin.
La popularité du dosage par la PSA s'explique aussi par le fait qu'il n'existe guère d'autre option de dépistage sur le marché.
Or, la firme française ExonHit Therapeutics développe (avec bioMérieux) actuellement un test en se basant sur sa propre plate-forme technologique basée sur l'analyse de l'épissage alternatif de l'ARN, un mécanisme génomique essentiel. Ce test est en phase précoce de développement et j'ignore exactement sur quel principe il repose. Mais la société prévoyait justement de présenter des résultats ce mois-ci. Le Dx13 apportera-t-il une réponse aux carences du dépistage par la PSA ? Plusieurs années seront nécessaires pour le savoir."
in blog Capital.
Depuis octobre 2005, Aleht collabore avec bioMérieux afin de découvrir et de mettre au point de nouveaux outils pour le diagnostic de divers cancers fortement prévalents pour lesquels les méthodes diagnostiques actuelles ne sont pas optimales. En particulier, nous nous employons à découvrir des outils diagnostiques sanguins dans le cancer de la prostate, EHT Dx13, qui a le potentiel pour devenir le premier diagnostic sanguin doté d'une efficacité nettement supérieure au dosage de l'antigène prostatique spécifique (APS), dont l'emploi est largement répandu.